L’été arrive et vous envisagez de démissionner ? Sachez que cette rupture n’est pas anodine et qu’il ne s’agit pas de claquer la porte au nez à votre employeur que vous n’aimez pas beaucoup. Voici quelques conseils avant de quitter votre poste.
Ne pas démissionner oralement
Même s’il n’existe pas d’obligation légale de forme, il est tout de même vivement conseillé d’opter pour une démission écrite. Choisir la lettre recommandée permettra de faciliter la preuve en cas de besoin. (Lien formulaire « négociation de départ). Cependant, vous n’avez pas à donner un motif de démission. Celle-ci doit juste être claire et non équivoque, c’est-à-dire illustrer une réelle volonté.
Ne pas se mettre à dos son employeur
Attention, si vous êtes tenté de quitter l’entreprise en disant ses quatre vérités à votre patron, ne le faites pas ! En effet, n’oubliez pas que lorsque vous chercherez un nouvel emploi, il se peut que ce dernier appelle votre ancien employeur pour se renseigner sur vous. Il serait dommage qu’il garde un mauvais souvenir de vous et vous handicape pour retrouver un travail.
Ne pas oublier l’obligation de respect du préavis
Le salarié démissionnaire doit effectuer un préavis, c’est obligatoire. Celui-ci est déterminé par la convention collective qui vous est applicable. Autrement, il le sera par la loi. Généralement, il est de trois mois pour les cadres et d’un mois pour les employés et techniciens. Cependant, il est possible d’en être dispensé si votre employeur accepte. Cette demande doit être faite dans la lettre de démission. Evidemment, cela n’est pas sans frais, vous devrez verser une indemnité compensatrice de préavis non exécuté à votre employeur.
Ne pas se tromper de rupture : la prise d’acte en alternative
Si vous envisagez de démissionner à cause d’un différend survenu avec votre employeur, sachez que ce n’est pas la bonne solution. Tout d’abord, la démission devant être claire et sans équivoque, elle ne doit donc pas être donnée sous contrainte ou pression de la part de votre employeur. Il est envisageable de se diriger vers une prise d’acte du contrat lorsque vous jugez votre employeur fautif. Par exemple en cas de harcèlement ou discrimination ou modifications intempestives du contrat de travail sans votre accord. L’avantage de la prise d’acte pour vous est que la rupture sera requalifiée de licenciement sans cause réelle et sérieuse si le conseil des prud’hommes juge les fautes suffisamment graves. Vous toucherez donc l’indemnité qui s’en suit.
Ne pas démissionner brutalement
Il est entendu que la rupture ne doit pas être abusive. Ainsi il faudra prêter une attention particulière à votre attitude et aux conséquences que celle-ci pourrait engendrer. L’important est que vous n’ayez pas l’intention de nuire à votre employeur, autrement, vous pourriez vous voir condamné à lui payer des dommages et intérêts.
Exemple
En 2010, un steward nommé Steven Slater avait décidé de démissionner et il l’a fait de manière plutôt surprenante. Après plusieurs accrochages avec des passagers, ce dernier s’est saisi du micro, a annoncé sa démission, s’est emparé d’une bière avant d’actionner le tobogan de secours et de quitter l’appareil. Cette affaire s’est déroulé aux Etats-Unis mais il ne fait aucun doute qu’en France, le caractère abusif de la démission aurait été reconnu. Actuellement en procès avec son ex-compagnie, il risque 7 ans d’emprisonnement.
Il en résulte que démissionner ne doit pas être une décision à prendre à la légère. Murement réfléchie, elle doit être posée de façon posée. D’un côté, elle est bien un droit pour le salarié, mais il faut savoir concilier avec son employeur car même si votre carrière prend fin dans son entreprise, l’activité, elle, se poursuit et votre absence aura des conséquences. Suivez donc ces conseils pour que votre démission se passe le mieux possible.