A la naissance, vos parents vous attribue un prénom que vous garderez toute votre vie. Enfin... que vous êtes censé(e) garder toute votre vie. Comment faire si ce dernier n'est pas au goût de votre employeur ? Peut-on vous licencier à cause de votre prénom ?
Votre prénom vous caractérise. L'employeur n'a logiquement pas le droit de vous demander de changer de prénom, cela relève en quelque sorte d'une forme de discrimination au même titre que préférer un homme à une femme pour un travail en particulier.
L'article L1132-1 du Code du Travail relatif à la discrimination précise que "aucune personne ne peut être écartée d'une procédure de recrutement ou de l'accès à un stage ou à une période de formation en entreprise, aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l'objet d'une mesure discriminatoire, directe ou indirecte ... en raison de son origine, de son sexe, de ses moeurs, de son orientation ou identité sexuelle, de son âge, de sa situation de famille ou de sa grossesse, de ses caractéristiques génétiques, de son appartenance ou de sa non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation ou une race, de ses opinions politiques, de ses activités syndicales ou mutualistes, de ses convictions religieuses, de son apparence physique, de son nom de famille, de son lieu de résidence ou en raison de son état de santé ou de son handicap."
Autrement dit, il parait tout à fait anormal que vous fassiez l'objet d'un licenciement en raison de votre prénom car il est propre à vous même. C'est votre liberté.
Il y a quelques semaines à peine, une histoire a fait grand bruit. En effet, Marion, en formation dans une PME après 3 semaines d'intérim, s'est vue licenciée pour une raison plutôt ... inhabituelle. Au sein de cette petite entreprise, se trouvait une seconde Marion.
L'employeur lui a donc tout simplement demander de changer de prénom et de prendre le pseudonyme "Marie" pour éviter les confusions auprès des clients. Ce à quoi, elle a répondu qu'elle n'était pas d'accord. Elle a donc été licenciée pour le motif suivant : "problème d'identité au sein de la société. Deux mêmes prénoms non voulus par la direction".
Il s'agit là d'un comportement pouvant relever de la discrimination car nulle doute que si Marion s'était appelée Sophie, elle n'aurait pas été licenciée ... On peut donc légitimement penser que si elle décide de saisir le conseil des prud'hommes, elle risque d'avoir gain de cause.