En signant une rupture conventionnelle, un salarié s'ouvre des droits aux allocations chômages, ce qui a beaucoup d'avantages pour qui souhaite se lancer dans l'entrepreneuriat. Entre l'ARE et l'aide au démarrage, Pôle Emploi met à disposition des auto-entrepreneurs plusieurs dispositifs de cumul de revenus, pour les encourager à développer leur activité.
Si vous quittez votre emploi au moyen d'une rupture conventionnelle, alors vous avez des droits à l'ARE (Allocation d'aide au Retour à l'Emploi). Pour pouvoir la toucher, il faut au préalable que vous envoyiez votre dossier à Pôle Emploi. Le cumul avec des éventuels revenus d'auto-entrepreneur est ensuite possible. Mais les conditions de versement dépendent de la date du début de l'activité entrepreneuriale.
Si le salarié avait déjà débuté son activité d'auto-entrepreneur avant de signer sa rupture conventionnelle et s'inscrire au chômage, alors il pourra cumuler intégralement les revenus de son activité et l'ARE. Il devra néanmoins remplir deux conditions :
Si l'une de ces conditions n'est pas respectée, alors vous perdrez temporairement vos droits aux Assedics (jusqu'à ce que les deux conditions soient à nouveau remplies).
Pour calculer les revenus d'auto-entrepreneur, il faut prendre le chiffre d'affaire réalisé sur la période et retrancher l'abattement pour frais professionnels applicable aux micro-entreprises. Cet abattement varie en fonction de l'activité. Il est de :
Si le salarié crée son entreprise après avoir quitté son emploi, alors il peut tout de même bénéficier du cumul de revenus d'activité et d'assurance chômage, mais de manière partielle uniquement. Et bien entendu, les mêmes conditions que pour le cas précédent s'appliquent : être en recherche active d'emploi et un revenu inférieur à 70% du revenu de l'activité salariale précédente.
Pour effectuer le calcul de votre indemnité, Pôle Emploi se base sur le nombre de jours "indemnisables" auxquels vous avez le droit. Pour mieux comprendre, prenons un exemple et calculons étape par étape le montant de l'indemnité à laquelle vous avez droit.
Supposons que votre activité d'auto-entrepreneur ait dégagé un chiffre d'affaire de 2000€ imposables au cours du mois. Supposons que vous vous versiez un salaire journalier de 80€.
En conclusion, vous ne serez indemnisés par Pôle Emploi que sur 17 jours du mois.
NB : Pour les travailleurs âgés de
Pôle emploi propose une alternative au versement mensuel de l'ARE : l'aide au démarrage. Si l'ARE a plus vocation à soutenir financièrement l'auto-entrepreneur dont l'activité n'est que temporaire, le temps de retrouver un emploi salarié, l'aide au démarrage est plutôt destinée aux personnes qui souhaitent faire de l'auto-entrepreneuriat leur activité principale.
Pour avoir droit à cette aide, il faut être bénéficiaire du dispositif ACCRE (Aide pour les créateurs et les repreneurs d'entreprises).
L'aide au démarrage est en fait un capital égal à 50% des allocations auxquelles vous avez encore droit au moment de la création de votre entreprise. Pôle Emploi vous verse ce capital en deux fois : une première partie lors de la création de votre entreprise et une deuxième partie 6 mois plus tard.
Exemple : vos allocations journalières sont de 50€, et vous avez encore droit à 230 jours d'indemnisation Pôle Emploi au moment de créer votre entreprise. Vous pourrez donc obtenir un capital de : 230 jours * 50€ * 50% = 5750 €.
Une moitié (2875€) vous sera versée lors de la création de votre entreprise, l'autre moitié 6 mois plus tard.
En contrepartie, vous ne toucherez plus que 50% de vos indemnités mensuelles.
Encore une fois, la rupture conventionnelle est un excellent moyen pour se lancer dans l'entrepreneuriat, puisqu'elle ouvre des droits aux allocations chômages. Ces allocations chômages peuvent ensuite se cumuler, intégralement ou partiellement, avec des revenus issus de l'activité d'auto-entrepreneur.