Le burn out connu également sous le nom d'épuisement professionnel est considéré comme le mal professionnel de notre siècle. A l'origine le burn out est apparu au sein de métiers très ciblés; les aidants, les métiers du service, les cadres....aujourd'hui la frontière semble plus trouble. A travers ce dossier complet, on vous propose de mieux comprendre ce qu'est le burn out professionnel.
On entend énormément parler de burn out ces derniers temps, les médias, journaux, relaient de plus en plus d'informations à ce sujet si bien que l'on peut avoir tendance à oublier que ce terme de burn out n'est pourtant pas si récent.
En effet, il est pour la première fois apparu dans notre vocabulaire dans les années 1970 avec Harold Bradley. Dans un de ses articles, il décrit ce qu'est le stress particulier lié au travail sous le nom de "burn out" (que l'on peut littéralement traduire par "se consummer").
Puis ce sera au tour d'Herbert J. Freudenberger, psychanalyste de se saisir de cette problématique. Il a mené de larges études et recherches sur le sujet notamment dans les milieux médicaux. Il a alors observé que ces corps de métiers étaient particulièrement touchés par ce syndrôme d'épuisement professionnel car très-trop investis émotionnellement et professionnellement.
Lors de ses observations, il constate notamment un dénominateur commun chez tous les cas de burn out: la perte de motivation associée à bons nombres de symptômes tels que les maux de tête, la fatigue profonde, l'absence de sommeil...
Sans nous livrer à une analyse "freudienne", retenez tout de même qu'à l'origine le burn out touche des individus en lutte contre eux-mêmes avant tout, les facteurs individuels ont alors une grande place dans le développement des cas de burn out. On le verra plus après, mais aujourd'hui les facteurs collectifs rentrent en ligne de compte:
Dans le même temps, Christina Maslach, psychologue, mène également des recherches et études sur le sujet. Elle oriente ses premières études vers les métiers médicaux également. Elle découvrira par la suite que ce syndrôme d'épuisement professionnel touche également un autre corps de métier: les avocats.
Elle trouve alors un dénominateur commun à ces deux professions: le travail avec autrui et conclue que la relation d'aide est un point central dans le développement du burn out.
Aujourd'hui, il est extrêmement compliqué de décrire le profil type d'un individu en burn out dans la mesure où il peut frapper n'importe quel salarié soumis à une surcharge de travail et à un surmenage déclenchant un état dépressif chez certains. Pour autant, la dépression ne doit pas se confondre avec le burn out.
Si bien qu'on vient à parler de mal professionnel de notre siècle!!
Revenons un instant sur ce qui a été dit plus haut.
Désormais les facteurs individuels et collectifs rentrent en ligne de compte dans le développement du burn out. Il serait presque caricatural de dire que la crise y est pour quelque chose, cela étant elle n'a certainement pas aidé.
Bien que le burn out soit considéré comme le mal de notre siècle, il semble que le sujet reste relativement tabou pour les personnes qui en souffrent. C'est pourquoi et de plus en plus, certaines entreprises organisent des ateliers pour faire de la prévention et aider les salariés (et notamment l'équipe managériale) à savoir repérer un salarié en état de burn out, savoir détecter et analyser les premiers symptômes.
A la lecture de nombreux témoignages, nous avons constaté que le burn out ne prévient pas et qu'il nous tombe littéralement dessus. Un jour, votre corps ne répond plus, vous êtes incapable de vous lever pour aller travailler, la corde a lâché. Pour certains les réactions sont même extrêmes, allant jusqu'au sucide, on peut se souvenir des nombreux faits divers survenus chez France Télécom, La Poste, Renault...
Alors avant que la corde ne lâche et qu'il soit trop tard, nous vous proposons une liste des symptômes devant vous alerter:
"Vous êtes une femmes, avez la quarantaine et êtes directrice RH d'un grand groupe, alors vous avez des chances de faire un burn out"
Une telle affirmation n'a pas lieu d'être car il n'existe pas de profil type de personnes sujettes au burn out. La seule chose que l'on peut affirmer c'est que le burn out touche les salariés qui travaillent beaucoup et beaucoup trop. Seulement, il peut arriver à tout le monde d'avoir des périodes de surcharge de travail, des semaines où l'on se sent dépasser ce n'est pas pour autant que l'on sera au bord de l'épuisement professionnel.
Il est également compliqué de dire qui des hommes ou des femmes sont les plus touchés, qui des jeunes ou des moins jeunes sont le plus souvent au bord de l'épuisement professionnel....
A la lecture des témoignages, ce qui ressort communément ce sont les symptômes et les signes précurseurs du burn out. Mais pour ce qui est des profils, ils sont très différents: des jeunes cadres, des haut responsables, des mamans cadres en entreprise, avocats, salariés dans le milieu aidant, hospitalier, médical...
Votre employeur a vis à vis de vous une obligation de sécurité de résultat ce qui signifie qu'il doit tout mettre en oeuvre pour assurer et garantir votre santé physique, mentale et prévenir des risques psychosociaux.
Un salarié en état de burn out ne doit pas laisser votre employeur indifférent, ce dernier doit prendre les mesures qui s'imposent.
Nous envisageons ici l'hypothèse du manager qui, par mesure de sécurité et pour assurer votre santé, souhaite agir pour faire cesser cet état de burn out avant qu'il ne soit trop tard.
Finalement, il s'agit de répondre à cette question: Votre employeur peut-il vous sanctionner parce que vous travaillez trop?
Bien que le terme "sanction" paraisse extrême, vous allez pourtant constater que, si besoin est, votre employeur peut prendre des mesures exemplaires pour vous "obliger" à arrêter le travail durant un temps. Mais avant cela, le processus est bien entendu graduel. Un employeur qui constate qu'un salarié réunit les signes du burn out, peut vous inciter à prendre des jours de congés, à partir en vacances. Ou bien, si vous ne voulez pas suivre ses recommandations, ce dernier peut vous retirer certaines de vos tâches, ou réduire l'effectif des personnes placées sous votre responsabilité.
Enfin et si rien n'y fait, que vous ne souhaitez pas lever le pied, votre employeur peut décider d'une mise à pied qui a pour effet de suspendre votre contrat de travail et vous contraindre de quitter l'entreprise.
Cela étant, dans certains cas, une des causes du burn out provient des pressions exercées justement par votre manager, votre hiérarchie. Aujourd'hui, vous l'avez compris le déclenchement du burn out ne dépend plus seulement de facteurs individuelles mais également de facteurs collectifs. Si bien que dans ces hypothèses, la responsabilité de l'employeur doit être recherchée.
C'est pourquoi, la question du burn out est plus que jamais présente dans les débats et que les politiques, notamment, se saisissent du problème, à l'instar de Benoit Hamon et de son amendement visant à faire reconnaitre le burn out comme étant une maladie d'origine professionnelle.
Il existe un tableau des maladies professionnelles qui fait état de l'ensemble des maladies présumées d'origine professionnelle.
Actuellement le burn out (ou encore l'épuisement professionnel) n'y figure pas. Cependant, il existe des procédures complémentaires afin de faire reconnaitre votre maladie, ici le burn out, comme étant d'orgine professionnelle même si elle ne figure pas dans le tableau des maladies professionnelles.
Il faut alors répondre aux critères suivants:
Si vous êtes précisément dans cette hypothèse, vous devez vous constituer un dossier personnel et saisir le comité régional de reconnaisssance des maladies professionnelles qui devra rendre un avis motivé qu'il décide ou non d'instruire votre dossier. Cet avis est essentiel et s'impose à la caisse primaire.
Il est vrai qu'à première vue, cela semble simple...mais toute la difficulté réside dans le fait de prouver cette incapacité qui est davantage psychique que physique dans la majeure partie des cas.
Pour mieux vous figurer ce que représente une incapacité partielle de 25%, retenez que cela correspond à l'amputation d'une main.
"Si le burn out devenait une maladie professionnelle" nous faisons référence à l'annonce récente du député Benoit HAMON de faire reconnaitre le burn out comme étant une maladie professionnelle et donc de le faire figurer dans le tableau des maladies d'origine professionnelle.
Son amendement au projet de loi sur le dialogue social prescrit notamment que:
Il suffirait de le faire constater, conjointement, par le médecin du travail ainsi que l'inspecteur du travail.
De nombreuses pistes sont envisagées afin de faire reconnaitre le burn out comme maladie professionnelle. Certains professionnels du milieu médical notamment préconise la solution suivante: sans forcément que le burn out ne figure dans le tableau des maladies professionnelles, ils demandent au moins que le taux de 25% soit abaissé afin que le salarié ait plus de chance de voir son dossier instruit par le comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles.
Testez vos connaissances sur le burn-out !