Le stress au travail est un véritable fléau, nuisant à la santé et à la productivité des entreprises. Pourtant, il n'est pas une fatalité et il existe de nombreux moyens pour l'éradiquer, souffler, faire avancer sa carrière. Pour discuter de ces questions, nous avons réalisé une interview de Mme Kip Verger, coach et sophrologue.
Coach certifiée RNCP, sophrologue certifiée et praticienne en méditation, Mme Kip Verger accompagne les personnes qui désirent travailler sur un changement de situation, gérer leurs émotions ou faire face à un stress important au niveau professionnel comme personnel. Son approche est une savante alchimie des techniques occidentales et orientales au service de ses accompagnés.Le coaching est proposé en cabinet et à distance via Skype. Le coaching à distance est très pratique pour les salariés, qui ne peuvent pas se déplacer facilement, en raison de leur agenda ou leur lieu de résidence ( www.kip-coaching.com ).
Je propose 3 axes d’intervention :
• efficacité & changement : coaching pour la prise de poste, reconversion, … • bien-être & QVT : se relaxer avec la méditation - sophrologie • Teambuilding (coaching & outil DISC): permet une connaissance et cohésion de d’équipe
En ce moment, j’ai surtout des demandes liées au stress et au changement. Concernant le stress, chez certains de mes accompagnés, il les empêche de bien dormir et d’être capable de profiter de la vie en général les amenant à un état de dépression, pour d’autres le stress leur fait perdre toute confiance en eux et douter de leurs compétences et/ou se traduit en douleurs dans le corps (ulcère de l’estomac, muscles trop contractés, lombalgies,…).
Concernant les demandes de changement, elles viennent soit de managers qui veulent évoluer ou ont un sentiment de ne pas être à leur place, de ne plus être reconnus dans leur poste, soit de salariés qui développent des insomnies.
L’image d’Epinal où l’on voit le travailleur partir au travail en sifflotant gaiement est en train de se déchirer. Le travail n’est plus source d’épanouissement ! Maintenant, certains salariés estiment que le travail est source de stress, stress qui se manifeste par de l’anxiété (touche 52 % des salariés) et de la dépression (29 % avec un niveau dépressif élevé). On parle maintenant même d’hyper stress. L’hyper stress est un niveau de stress élevé et dangereux pour la santé.
Les récentes études et sondages (Agence européenne pour la santé et la sécurité du travail, INRS, IPSOS, CSA, BVA …) vont dans ce sens. Par exemple, fin 2017, le cabinet Stimulus dévoile que 24 % des salariés français se déclarent en « état d'hyperstress ». Pour cette étude, Stimulus qui est un cabinet spécialisé dans la santé psychologique au travail, a interrogé plus de 30 000 salariés travaillant dans 39 entreprises.
Parmi les facteurs qui favorisent le stress, on peut citer :
Le travail participe à cet état en devenant de plus en plus pénible au niveau psychologique : le salarié perçoit que la charge de travail est de plus en plus importante avec de moins en moins de temps pour réaliser les tâches, et avec une pression énorme en termes d’objectifs ou de résultats. Il se sent dépassé.
Bien sûr, on comprend que la pression est inévitable au travail. Mais il est nécessaire de faire la distinction entre la pression et le stress. Une pression peut être une source de motivation pour le salarié si elle est perçue comme un challenge et surtout s’il estime disposer de ressources suffisantes pour y faire face. On parle généralement dans ce cas-là de bon stress.
Quant au stress (mauvais stress, celui qui rend malade), il est ressenti par le salarié quand il estime que cette pression dépasse ses capacités physiques et mentales pour faire ce qu’on lui demande de faire.
J’ai utilisé sciemment « bon stress » et « mauvais stress » pour bien illustrer mes propos, mais scientifiquement parlant, il n’y a pas de bon ou mauvais stress, c’est simplement une question d’adaptation de l’organisme. Quand on traite un cas de stress, il faut surtout faire la différence entre le stress aigu et le stress chronique, ce dernier est le plus néfaste pour la santé par son côté répétitif et dans la durée.
Les nombreuses études dévoilent chaque année des chiffres inquiétants. Elles tirent la sonnette d’alarme et contribuent à faire avancer notre prise de conscience sur les impacts nombreux du stress et encourager les entreprises à mettre en place des mesures de prévention adaptées pour réduire à défaut de supprimer les facteurs de stress au travail. D’autant que le stress coûte très cher à l’entreprise !
Je trouve qu’il est temps d’arrêter de nier les cas signalés en entreprise et de mettre fin aux préjugés tels que la fragilité des salariés concernés ou l’inadaptation au poste (Ceux qui sont touchés par le stress ne sont pas plus fragiles que vous et moi, ils sont même très impliqués dans leur travail et les projets de l’entreprise).
Des solutions existent que ce soit via un suivi par la médecine allopathique (psychologues, médecins, psychiatres) et/ou des thérapies brèves(coaching, hypnose, sophrologie, méditation, etc), qui peuvent venir en complément.
Pourquoi ne pas les utiliser et améliorer les prises en charge?
Le syndrome d’épuisement professionnel physique et moral plus connu sous le terme « burn-out » est un processus très insidieux et long car il peut couver pendant plusieurs semaines, mois voire des années avant d’éclater. Pour le repérer, le salarié doit être attentif à certaines manifestations telles que :
• le brusque changement de comportement : l’irritabilité, tristesse, cynisme • le sentiment d’être en permanence submergé par le travail • le sentiment d’être vidé, sans énergie après une journée de travail, • la perte d’estime de soi, la dévalorisation • le sommeil qui n’est plus paisible et réparateur • la rumination : le travail vire à l’obsession, il ressasse ce qu’il va devoir faire, ce qu’il aurait dû faire, ses erreurs… • le fait de garder ses soucis pour soi au lieu de les partager avec ses proches (peur du jugement, incapacité, faiblesse) • l’isolement : plus aucune vie sociale. Il évite les collègues, les amis • l’envie de tout quitter du jour au lendemain • les troubles alimentaires ou l’addiction : se met à fumer, à consommer de l’alcool… • la baisse du système immunitaire : tombe malade très souvent.
Le cumul de tous ces signes doit vraiment pousser le salarié à consulter rapidement. Le burn-out provoque une réelle souffrance chez les salariés qui y sont confrontés et, compte tenu des troubles physiques, cognitifs et psychiques importants, une prise en charge médicale est indispensable pour éviter des cas extrêmes, comme le suicide par exemple.
Ensuite, une fois le cadre thérapeutique défini et mis en place par le médecin, le salarié peut -si c’est son désir- recourir au coaching, à la sophrologie, la méditation, ou toute autre pratique encadrée, comme une aide complémentaire à son traitement.
La reconstruction de l’individu prendra beaucoup de temps et le retour au travail doit être murement réfléchi et bien préparé, sans quoi il y a un risque de rechute non négligeable : 30 à 40% (chiffres cités par le Dr François Baumann dans son livre « Burn-out : quand le travail rend malade »)
La sophrologie est une méthode douce créée par Alphonso Caycedo en 1960. Son action repose sur 3 types d’exercices : des exercices de respiration, des exercices de tension et de détente musculaire et des exercices de visualisation positive.
La séance de sophrologie débute toujours par un échange suivi d’exercices de relaxation dynamique puis de ce que l’on appelle dans notre jargon une sophronisation et se termine par une description des ressentis. Les séances ont lieu chaque semaine et dans l’intervalle le patient est invité à refaire chez lui les exercices abordés. J’ai l’habitude de dire que la sophrologie, c’est comme le sport, plus on répète l’exercice et plus il est efficace et exprime pleinement ses bienfaits.
La sophrologie fait partie des thérapies brèves qui peuvent vraiment aider en cas de stress. Je l’utilise principalement pour gérer les émotions et réduire le stress : les techniques de lâcher-prise et de respiration notamment permettent un apaisement immédiat du corps et de l’esprit. La reconnexion corps-esprit grâce à la sophrologie est source de bien-être et permet aussi une meilleure conscience de nos ressources internes.
Tout d’abord, il est nécessaire d’entamer une introspection(pour une meilleure connaissance de ses propres besoins, valeurs, capacités et aspirations) et une analyse de sa situation professionnelle actuelle.
Il s'agit de faire le point sur les aspects positifs et négatifs, sur ce qui ne convient plus avec le travail actuel (et fait qu’il est maintenant vide de sens) et ce qu’un autre travail apporterait de plus, quels besoins il comblerait… S’il a besoin de se faire aider, il peut choisir un accompagnement individuel avec un coach ou réaliser un bilan de compétences.
Je suis ouverte à toute pratique qui peut aider une personne à mieux se connaitre, à se libérer d’une douleur et à retrouver un état de bien-être, dans la mesure où cette même pratique est réalisée par des professionnels compétents et respectueux de l’individu : Hypnose, EFT, art thérapie, méditation…
Selon moi, la méditation a tout à fait sa place en entreprise. Cette activité qui se décline sous différentes formes (pleine conscience, transcendantale, active…) est très bénéfique aux salariés qui sont confrontés à une situation stressante. Ils parviennent à faire une défocalisation salutaire, à prendre du recul.
Les nouvelles recherches scientifiques en neurosciences ont confirmé qu’il y a un réel bénéfice à pratiquer la méditation au quotidien. Méditer est bon pour le cerveau, pour apprendre à gérer les émotions et contrôler les pensées négatives, ainsi que pour renforcer le système immunitaire.