La réforme du marché du travail se fera donc à travers la modification du code du travail, pour ainsi mieux fluidifier embauches, protection sociale et rupture des contrats de travail entre l’employeur et l’employé.
L’une des annonces du Premier Ministre qui fit grand bruit en Août dernier portait sur la réduction des « contrats aidés ». Une telle mesure fit réagir associations et élus locaux.
Au cours de sa campagne électorale, Emmanuel Macron s’était déjà montré hostile aux contrats aidés. A ses yeux, cette catégorie parmi les contrats de travail étaient une forme d’emploi subventionné qui ne permettaient pas aux salariés de monter en compétences.
Face à la grogne, Édouard Philippe a réévalué le nombre de contrats aidés pour 2017 : "On terminera à 320.000 contrats aidés à la fin de l'année". Le budget pour 2017 prévoyait 280.000 contrats aidés et une rallonge de 13.000 avait été accordée en juillet, bien en deçà des 459.000 contrats de 2016. "Il y a 15 ans, c’était 900.000 et vous remarquerez que ça n’a pas contribué à réduire le chômage", a-t-il dit.
Une telle nouvelle s’avère assez négative. Parmi les nombreux types de contrat de travail, les contrats aidés sont assez spéciaux et ont un rôle important pour favoriser l’élévation sociale chez de nombreux travailleurs dits « vulnérables ».
Cette volonté affichée par le gouvernement constitue une très mauvaise nouvelle pour de nombreux demandeurs d’emploi.
Une circulaire du Ministère du travail en date du 18 janvier 2017 disait clairement que « Les contrats aidés participent fortement à l’insertion des personnes handicapées », travailleurs handicapés qui figurent parmi les principaux bénéficiaires.
La même circulaire soulignait le fait que plus d’un emploi aidé sur dix (11,4 %) était occupé par un travailleur handicapé.
Cette diminution inquiète également les parents d’élèves handicapés. En effet, deux auxiliaires de vie scolaire sur trois bénéficient d’un contrat aidé.
Cette mesure bénéficiait aussi aux travailleurs pour mettre un premier pied dans la vie professionnelle après des échecs passées.
Que ce donc qu’un contrat aidé ? Comment fonctionne-il ? Qui peut en bénéficier ? Analyse de ce dispositif contractuel !
Les contrats aidés furent créés dans les années 1980, dans un contexte de hausse du chômage, surtout chez les jeunes.
En 1984, Laurent Fabius, alors premier ministre de François Mitterrand, lança les «Travaux d'utilité collective». L’objectif affiché était de :
Depuis 30 ans, ce type de contrat s'est développé, avec des noms différents mais avec des objectifs qui sont restés les mêmes.
Pour un emploi d'avenir non marchand, la prise en charge de l'État atteint par exemple 75 % du Smic horaire. Le nombre de contrats aidés est piloté par les pouvoirs publics.
La DARES le définit ainsi : un contrat aidé est un contrat dérogatoire au droit commun pour lequel l'employeur bénéficie d'aides, sous forme de subventions à l'embauche, d'exonérations de certaines cotisations sociales ou d'aides à la formation.
Il faut décomposer une telle définition.
Déjà, un contrat aidé, ou dit emploi aidé, est donc un contrat de travail. Cependant, il est bien différent du contrat de travail classique.
En principe, un employeur rémunère un salarié lors de l’exercice d’activités définies par le contrat de travail et ses directives.
Au cours d’un contrat aidé, l'employeur bénéficie d'aides diverses : subventions, aides à la formation et d’exonérations de cotisations sociales pour rémunérer le salarié.
Le principe du contrat aidé est d’établir une relation de travail dans un cadre juridique dérogatoire au droit du travail. Il est soumis à des dispositions bien différentes.
Il aide notamment à faciliter l'emploi de certaines catégories de personnes connaissant des difficultés en matière d'insertion professionnelle :
Quatre types de contrats aidés méritent notre attention.
C’est un contrat aidé qui concerne le secteur non marchand : les établissements scolaires, les associations, les fondations, comités d'entreprises. Il facilite, grâce à une aide financière pour l’employeur, l’accès durable à l’emploi des personnes sans emploi rencontrant des difficultés sociales et professionnelles d’insertion.
Il peut prendre la forme d'un CDI ou d’un CDD.
Le contrat peut être à temps complet ou à temps partiel : 20 heures hebdomadaires de travail minimum, sauf difficultés particulières d’insertion de la personne embauchée.
Ils bénéficient d’un salaire au moins égal au SMIC horaire, sauf dispositions du contrat de travail ou d’une convention collective plus favorable.
Pour obtenir un CUI, le demandeur doit être lié avec un professionnel qui le suit personnellement dans son insertion professionnelle : Pôle emploi, missions locales etc… Si la personne répond bien aux critères du CUI, sa candidature est ensuite présentée à des employeurs proposant un travail en rapport avec son profil.
Ils bénéficient des mêmes conditions de travail que les autres salariés de l’entreprise, ainsi que l’ensemble des conventions et accords collectifs de l’entreprise.
Lorsqu’il est à durée déterminée :
Il y’a des cas où l’on peut déroger au plafond de 24 mois :
Les salariés concernés sont donc toute personne sans emploi rencontrant des difficultés particulières d’accès à l’emploi (sociales et/ou professionnelles).
Les employeurs du secteur non marchand peuvent embaucher sous CUI-CAE. On vise ici :
Certains employeurs ne peuvent en revancher user de tels contrats :
Le CUI-CAE ouvre droit à une aide de l’État et à une exonération de cotisations patronales. L’aide mensuelle versée s’applique dans la limite de 95% du taux horaire brut du Smic. Cette aide est modulable selon la situation du bénéficiaire, de l’employeur et des spécificités du marché de l’emploi.
En fin de contrat, l’employeur devra une attestation d’expérience professionnelle et la remettre au salarié 1 mois avant la fin du contrat.
Le CUI-CAE peut être rompu avant la fin du contrat, sur demande du salarié, lorsque la rupture lui permettra d’être embauché sur un CDI ou un CDD de plus de 6 mois, ou de suivre une formation qualifiante.
Le CUI-CAE peut aussi être suspendu sur demande du salarié, afin de lui permettre, avec accord de l’employeur, d’effectuer soit une période de mise en situation en milieu professionnel, soit une action concourant à son insertion professionnelle, soit accomplir une période d’essai préalable à la conclusion d’un CDI ou un CDD de plus de 6 mois.
C’est un contrat aidé qui concerne le secteur marchand.
Le CUI-CIE est un contrat de travail de droit privé qui peut prendre la forme d’un CDI ou d’un CDD.
Le contrat peut être à temps complet ou à temps partiel : 20 heures hebdomadaires de travail minimum. Ils sont rémunérés selon les dispositions conventionnelles de l’entreprise, donc au moins égal au SMIC horaire ou au minimum conventionnel.
Pour obtenir un CUI, le demandeur doit être lié comme lors d’un CUI-CAE.
Ils bénéficient des mêmes conditions de travail que les autres salariés de l’entreprise, ainsi que l’ensemble des conventions et accords collectifs de l’entreprise.
Lorsqu’il est à durée déterminée :
Se référer au Régime du CUI-CAE
Les employeurs du secteur marchand peuvent embaucher sous CUI-CIE. On vise ici :
Certains employeurs ne peuvent en revancher user de tels contrats :
Se référer au régime du CUI-CAE.
Le CUI-CIE ouvre droit à une aide de l’État. L’aide mensuelle versée s’applique dans la limite de 47% du taux horaire brut du Smic.
Cette aide est modulable selon la situation du bénéficiaire, de l’employeur et des spécificités du marché de l’emploi. Il peut aussi bénéficier d’une aide à l’insertion professionnelle.
Se référer au régime du CUI-CAE.
Le CUI-CAE et le CUI-CIE constituent deux catégories de contrats aidés ayant un impact non négligeable en matière d'insertion professionnelle.
Ces contrats ont ete crees par la loi du 26 octobre 2012. Ils sont destines aux jeunes de 16 à 25 ans, peu ou pas qualifies. Ces contrats ont pour objectif de leur conferer une qualification et une insertion professionnelle durable
Les emplois d'avenir sont eux principalement créés dans le secteur non marchand pour des activités ayant une utilité sociale avérée.
Il existe également le dispositif «emplois d'avenir professeur» destiné aux étudiants boursiers inscrits principalement en deuxième année de licence: il permet à des étudiants se destinant aux métiers de l'enseignement, de bénéficier d'un revenu stable et d'une formation professionnalisante.
Le secteur non marchand vise divers types d’employeurs :
L'emploi d'avenir est un contrat de droit privé. Il est conclu en CDI ou CDD.
Lorsque le contrat est conclu pour une durée déterminée, sa durée est :
Il faut remplir diverses conditions :
Certains jeunes bénéficient d’une priorité, selon que leurs domiciles soient situé :
Il faudra que le bénéficiaire se rapproche d'un professionnel de l'insertion des jeunes, qui peut être un référent de mission locale. Puis, sa candidature sera présentée à des employeurs proposant un travail en rapport avec son profil.
Tout employeur peut, excepté l'État et le particulier employeur.
L'employeur peut notamment être :
L'employeur reçoit une aide financière des pouvoirs publics :
L'employeur du secteur non marchand est aussi exonéré de certaines taxes ou cotisations sociales.
Cette mesure constitue un accompagnement dans l'emploi proposé par certaines structures à des personnes très éloignées de l'emploi. Le but est de faciliter leur insertion sociale et professionnelle.
Elle regroupe différents types de structures :
De telles TPE, PME ou associations relèvent de l’économie sociale et solidaire. Elles sont conventionnées par l’Etat et visent à lier performance économique et projet social, en proposant des contrats à des personnes éloignées de l’emploi.
Elles mettent ainsi leur développement au service de la lutte contre le chômage et les exclusions.
Ces contrats visent les personnes particulièrement éloignées de l'emploi. On y insère :
Dans un tel cas, Pôle emploi cible et oriente les bénéficiaires vers des structures spécialisées en insertion sociale et professionnelle susceptibles de leur proposer du travail.
Suite à cela, le bénéficiaire signera un contrat de travail spécifique avec une structure spécialisée en insertion sociale.
Conclusion : "Mon objectif n'est pas de dire 'les contrats aidés, c'est mal'". Pour les personnes concernées, c'est "momentanément utile", et pour les collectivités, un gain de coût. La vision du Premier Ministre est justifiée par des raisons économiques : une politique publique qui ne produit pas de bons résultats pour le retour à l'emploi. Il a par ailleurs laissé entendre que la réduction sera plus importante en 2018. Pour de nombreux travailleurs, entreprises et pour favoriser l'insertion sociale,