Dans nos sociétés, on recense de nombreux cas d’états de fatigue physique et émotionnelle au travail. L’amendement Hamon de la proposition de loi sur le dialogue social a reposé la question de la classification du burn out pour le mettre dans la classification des maladies professionnelles. On parle souvent de dépression au travail, pourtant burn out et dépression ne sont pas synonymes. Revenons sur les deux termes.
Le burn out ou épuisement professionnel est un état de fort épuisement lié au travail en raison d’un stress permanent au travail. Ce n’est pas encore une maladie professionnelle.
D’après l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), « La dépression constitue un trouble mental courant, caractérisé par la tristesse, la perte d'intérêt ou de plaisir, des sentiments de culpabilité ou de faible estime de soi, des troubles du sommeil ou de l'appétit, d'une sensation de fatigue et d'un manque de concentration. »
Le propre du burn out est qu’en principe il est passager et strictement lié au travail. La personne qui fait un burn out va se sentir mieux lorsqu’elle n’est plus au travail, même si ses angoisses recommencent à l’approche de la reprise. Au contraire, la dépression a des répercussions sur toutes les sphères de la vie et pas spécifiquement le travail.
En outre, la dépression n’est pas seulement passagère, elle peut être chronique ou liée à un événement particulier de la vie. Lorsque les facteurs de stress qui provoquent le burn out prennent fin, la personne atteinte d’épuisement professionnel va se remettre, tandis que le dépressif ne remontera pas la pente aussi facilement.
Il est indispensable pour la personne en plein burn out de faire une pause dans son travail, tandis que le dépressif n’en a pas forcément besoin car son état psychologique n’est pas strictement lié au travail.
Des médecins ont trouvé une différence principale entre burn out et dépression : l’action du cortisol, une hormone sécrétée pour la gérer le stress. Les personnes dépressives produisent une très forte quantité de cortisol, ce qui met leur corps toujours en alerte et en stress permanent, cela affecte aussi la mémoire. Au contraire, les personnes qui souffrent du burn out en produisent peu, or le cortisol permet d’éveiller, de stimuler le corps.
Le burn out peut entrainer une dépression quand il se généralise et affecte profondément sa vie non-professionnelle. Une personne dépressive peut être « à bout » au travail et se sentir fatiguée émotionnellement par ce qui est lié au professionnel, mais ce n’est qu’un aspect de ses symptômes. Burn out et dépression sont donc deux choses différentes qui n'ont pas les mêmes prises en charge, mais peuvent parfois être corrélées.