Le recrutement est la phase qui précède la conclusion du contrat de travail à proprement parler. En principe, l’employeur est libre d’embaucher ou de ne pas embaucher. Mais jusqu’où va cette liberté ? Toutes les méthodes de recrutement sont-elles autorisées ?
Certains salariés sont prioritaires à l’embauche. C’est le cas :
Le principe de non-discrimination s’applique aussi à l’embauche. Sont ainsi prohibées, d’après l’article L1132-1 du Code du travail, les discriminations portant sur :
En cas de discrimination, c’est à l’employeur de prouver qu’il n’y a pas eu discrimination, depuis la loi du 16 novembre 2001. Il doit apporter la preuve que sa décision de ne pas embaucher le candidat reposait sur des éléments objectifs en lien avec le poste à pourvoir et sans discrimination prohibée. Attention, le candidat qui se sent discriminé ne doit pas simplement présenter un soupçon mais des faits qui laissent supposer l’existence d’une discrimination. En cas de discrimination avérée, l’employeur n’est pas obligé d’employer le candidat discriminé.
La procédure de votre entretien d'embauche était irrégulière? Vous pensez avoir été l'objet de discrimination? Vos questions juridiques ne doivent pas rester sans réponse. Vous pouvez contacter un de nos experts grâce à la plateforme SOS Avocat. Cliquez ici pour accéder au service.
Certaines personnes ne peuvent pas être embauchées. C’est le cas :
La loi du 31 décembre 1992 exige des employeurs qu’ils ne demandent aux candidats lors du recrutement que des informations qui permettent d’apprécier ses aptitudes professionnelles. Le questionnaire d’embauche ne peut donc exiger des réponses indiscrètes sur la vie du salarié, qui pourraient donner à l’employeur des informations susceptibles de constituer une discrimination.
Les candidats doivent aussi être informés des techniques de recrutement qui doivent être pertinentes. Le Comité d’entreprise doit aussi en être informé avant tout entretien utilisant ces techniques. Cependant, les résultats donnés par ces méthodes ne peuvent être connus du candidat que s’il en fait la demande, et l’employeur est obligé de les lui fournir. Les résultats ne peuvent pas non plus être divulgués sans l’accord du candidat car ce sont des informations confidentielles. Les méthodes de recrutement comme l’astrologie doivent être connues du candidat mais ne sont pas interdites en soi, en cas de litige le juge déterminera la pertinence de ces méthodes.
Dans les questionnaires, l’employeur doit expliquer aux candidats à l’embauche si les réponses sont obligatoires et quelles sont les conséquences d’une non-réponse, les destinataires du questionnaire ainsi que la possibilité ou non de rectifier et d’accéder aux réponses. Le candidat à l’embauche doit répondre sincèrement aux questions qui lui sont posées, en cas de mensonge et d’embauche il commet une faute qui pourra se solder par un licenciement. Cependant, il a le droit de mentir ou de ne pas répondre si les questions ne sont pas pertinentes par rapport à l’embauche.
Conclusion
Le recruteur a le droit de poser un certain nombre de questions et de différencier les candidats mais seulement dans un objectif professionnel. Les restrictions à la liberté du recruteur ont pour but de protéger les candidats compétents susceptibles d'être écartés du recrutement pour des raisons non pertinentes.