Habituellement, un licenciement est critiqué en lui-même ou pour ses motifs. Mais il arrive que des employeurs rendent aussi la méthode choquante, comme le montrent ces 5 anecdotes.
Annoncer par SMS à un salarié qu’il est licencié, cela peut sembler immoral, pourtant les cas ne sont pas rares et internet regorge d’exemple. Au point que la Cour de cassation a eu l’occasion de prendre position sur la question au travers de plusieurs affaires. C’est ainsi qu’en 2013 elle avait pu affirmer qu’il n’est pas contraire à la loi d’informer d’un licenciement par SMS sous condition que le salarié concerné le reçoive effectivement. Ainsi la preuve de la réception du SMS reposera sur l’employeur. Pour autant, même s’il prouve qu’un salarié à bien appris la rupture de son contrat par SMS, son employeur ne sera pas dispensé de lui remettre par la suite une lettre de licenciement rappelant les motifs de ce dernier, précisant la durée du préavis ainsi que le droit individuel à la formation et l’adresse de l’agence pôle emploi compétente.
En 2004, 14 salariés avaient découvert, en allant travailler le matin, que leur usine avait été vidée de tout matériel. La société anglaise OCT, spécialisée dans la fibre optique, avait en fait organisé le déménagement de son usine située à Dordan dans l’Essonne et ce, pendant la nuit après que tout le personnel ait quitté les lieux. Les salariés s’étaient alors vu remettre un courrier les informant, dans un français approximatif, qu’ils étaient licenciés.
3) La presse à toujours une longueur d'avance
Aux États-Unis cette fois, Carrie Prejean alias Miss Californie 2009, avait appris son licenciement à l’occasion d’un appel d’un journaliste qui lui demandait quelle était sa réaction face à l’humiliation qu’elle venait de subir. Son employeur, Donald Trump, n’avait même pas pris la peine de l’informer de sa décision ni de ses motifs. Il avait apparemment découvert des photos un peu dénudées de la jeune fille et considéré qu’elle avait manqué à ses devoirs.
Le patron de la chaine d’épicerie QC MART, située aux États-Unis, avait organisé un jeu de mauvais goût mais tout à fait à la hauteur de sa réputation d’homme diabolique. Il s’agissait de deviner qui serait le prochain employé licencié en inscrivant son choix sur un bout de papier avec la date, l’heure et le nom ; avant de remettre l’écrit à son manager. Des faux clients étaient chargés de constater les fautes des caissiers pour déterminer lesquels devaient être licenciés. L’employé qui devinait était récompensé par une remise en mains propres de 10$. Le jeu n’avait pas fait l’amusement de tous et une ex-salariée y avait mis fin en remportant un procès contre l’entreprise QC MART.
5) Bonjour, pour savoir si vous êtes licencié, tapez 1...
En décembre 2010, à nouveau aux Etats-Unis, l’entreprise Sanofi-Aventis, spécialisée dans la santé et notamment la pharmacie, avait envoyé à ses employés un mail dans lequel était renseigné un numéro et un horaire d’appel. Les salariés invités à appeler avant 8h30 avaient ainsi été informés qu’ils conservaient leur emploi tandis que les autres étaient tombés sur une voix enregistrée les informant qu’ils étaient virés. C’est au final 1.700 employés qui ont été brutalement licenciés quelques jours après Thanksgiving. Le responsable communication de Sanofi-Aventis avait reconnu que la méthode pouvait déplaire mais qu’il s’agissait de la meilleure solution pour licencier autant de monde de façon cohérente en si peu de temps.
La loi oblige l’employeur à informer les salariés concernés de leur licenciement mais n’interdit pas explicitement certaines méthodes critiquables dès lors que la procédure est respectée. Ces cas sont sources de scandale, ce qui explique certainement pourquoi, et heureusement, ils n’ont pas tendance à se généraliser.