Qui sont les représentants du personnel ? Quel est leur rôle ? Pourquoi devenir représentant du personnel ? Nous revenons dans cette fiche sur les différents types de représentants ainsi que sur l’intérêt que recouvre ce statut.
Plus une entreprise est grosse, plus il peut être compliqué d’envisager un dialogue entre l’employeur et les salariés. Qui plus est, ces derniers ne sont pas forcément bien conscients de leurs droits et des dispositions légales et règlementaires qui s’appliquent en leur faveur. C’est pourquoi la loi prévoit diverses instances ayant notamment pour mission de représenter et de défendre les salariés, de servir d’intermédiaire entre eux et d’assurer le respect des dispositions qui les concernent, telles que celles relatives à la santé et à la sécurité dans l’entreprise. Tout salarié convoqué à un entretien préalable à une sanction disciplinaire, notamment un licenciement, peut demander à se faire assister d’un représentant du personnel.
La représentation du personnel dans l’entreprise est étroitement liée avec l’action des organisations syndicale et participe du dialogue social. Ce dernier renvoi aux négociations, consultations et échanges d’informations entre les représentants des gouvernements, les employeurs et les travailleurs. Et ce, dans le but d’avancer sur des questions relevant de la politique économique et sociale. Ainsi, la conclusion d’accords collectifs va permettre de compléter et d’adapter le droit applicable dans l’entreprise.
Il est désigné par une organisation syndicale représentative dans l’entreprise. Il représente son syndicat devant l’employeur et assure la défense des salariés. Il va négocier avec l’employeur, peut formuler des propositions, revendications ou réclamations. Seules les entreprises d’au moins 50 salariés peuvent avoir un délégué syndical. Jusqu’à 5 délégués syndicaux peuvent coexister selon la taille de l’entreprise.
Il est désigné pour représenter les salariés dans les entreprises ayant au moins 11 employés. Il va être chargé de faire remonter à l’employeur les revendications individuelles et collectives des salariés. Il va par ailleurs s’assurer que les lois et règlements relatifs à la protection des salariés sont bien appliqués et dans le cas contraire, il s’occupera d’en alerter l’employeur. Un délégué du personnel peut éventuellement saisir l’inspection du travail si un salarié se plaint de la mauvaise application de ces normes. Là aussi, le nombre de délégués varie en fonction de la taille de l’entreprise. Les élections ont lieu tous les 4 ans, tous les salariés âgés d’au moins 16 ans et ayant 3 mois d’ancienneté minimum dans l’entreprise peuvent voter.
Il est composé de l’employeur, d’une délégation du personnel elle-même composée de représentants du personnel élus par les salariés ainsi que d’un délégué syndical par syndicat représentatif dans l’entreprise. Le CE va notamment, au travers de son rôle de consultant auprès de l’employeur, permettre la prise en compte des intérêts des salariés dans toutes les décisions qui touchent à la vie de l’entreprise. Il peut par ailleurs formuler des propositions relatives à l’amélioration des conditions de travail. Là encore, les représentants du personnel qui composent le CE sont élus tous les 4 ans, en même temps que les délégués du personnel. Il est d’ailleurs possible de cumuler les deux statuts.
Comme le délégué syndical, le représentant de la section syndicale va agir auprès de l’employeur pour le compte d’un syndicat et va assurer la défense des salariés. Mais à la différence du délégué syndical, le RSS n’est pas désigné par une organisation syndicale représentative dans l’entreprise et par conséquent, ne peut négocier d’accord collectif avec l’employeur.
Il doit être mis en place dans toute entreprise employant au moins 50 salariés et est composé de l’employeur, ainsi que d’une délégation du personnel dont les membres sont désignés par les représentants élus au Comité d’entreprise et par les délégués du personnel. Le CHSCT a pour l’essentiel un rôle préventif. Il est chargé de rechercher et de prévenir tous les risques pour les salariés de l’entreprise, si besoin au travers d’enquêtes et des documents communiqués par l’employeur. Il va par ailleurs s’assurer que les dispositions légales et règlementaires en matière de santé et de sécurité sont bien appliquées et il va œuvrer à l’amélioration des conditions de travail des salariés.
Elle peut être mise en place par l’employeur si son entreprise compte 50 salariés ou plus dans la limite de 299 salariés. La DUP est en fait le rassemblement des délégués du personnel, des membres du Comité d’entreprise et de ceux du Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail. L’IURP représente également la possibilité pour l’employeur de regrouper au moins 2 instances, mais dans les entreprises de 300 salariés et plus cette fois. Pour ces deux groupements, une réunion à l’initiative de l’employeur doit être faite au moins une fois tous les deux mois. Il s’agit notamment d’y aborder des sujets qui concernent plusieurs instances du groupe, avant de produire un compte rendu. Cela permet une meilleure coordination et donc une meilleure efficacité des représentants du personnel.
L’employeur est tenu d’accorder aux représentants du personnel et aux salariés investis de mandats syndicaux des heures de délégation pour exercer leurs fonctions. Les salariés concernés ont un libre droit de circulation à l’intérieur ou à l’extérieur de l’entreprise. Le temps alloué varie en fonction de l’instance concernée (parmi celles présentées ci-dessus) et selon l’effectif de l’entreprise. Les heures mensuelles de délégation sont considérées comme du temps de travail et sont rémunérées au même titre.
Ainsi, un délégué du personnel bénéficiera de 10 heures par mois dans une entreprise de 11 à 49 salariés et de 15 heures dans une entreprise de 50 salariés et plus. Un représentant au Comité d’entreprise aura systématiquement 20 heures par mois. Les membres du CHSCT bénéficieront de 2 à 20 heures et les délégués syndicaux de 10 à 20 heures selon la taille de l’entreprise. Le crédit des heures mensuelles accordées à un représentant du personnel peut être dépassé en cas de circonstances exceptionnelles nécessitant un surcroît d’activités en raison de la soudaineté ou l’imprévisibilité d’un événement, ou de l’urgence des mesures à prendre.
Les salariés représentants du personnel ne peuvent faire l’objet d’un licenciement, individuel ou collectif, sans l’autorisation de l’inspecteur du travail, pendant toute la durée de leur mandat et au-delà. En effet, ces représentants ne sont pas toujours vu d’un bon œil par l’employeur en ce que certains veillent à ce que ce dernier soit irréprochable. Et ce, malgré la difficulté souvent rencontrée par les chefs d’entreprise de respecter un code du travail dénoncé comme trop complexe et trop lourd. Ainsi, l’inspecteur du travail destinataire d’une demande de licenciement d’un salarié protégé va vérifier que cette sanction n’est pas basée sur un motif discriminatoire lié aux fonctions de représentant de ce salarié.
Cette protection va également s’appliquer dans certain cas de cession d’un contrat de travail à durée déterminée ou de travail temporaire, de transfert du poste du salarié protégé auprès d’un nouvel employeur ou en cas de rupture conventionnelle d’un contrat de travail à durée indéterminée. La protection va durer, au-delà du mandat, pendant 6 mois pour un ancien délégué du personnel, un ancien élu du Comité d’entreprise ou du CHSCT. Ce délai est porté à 12 mois pour les anciens délégués syndicaux et représentants de section syndicale. La décision de l’inspecteur du travail peut, dans un délai de deux mois, faire l’objet d’un recours hiérarchique auprès du Ministre du Travail ou d’un recours contentieux devant le tribunal administratif dont dépend l’entreprise.
La désignation de représentants du personnel est obligatoire dans les entreprises à partir de 11 salariés. Plus l’entreprise est grosse, plus la loi prévoit de représentants, notamment au travers de l’obligation de constituer de nouvelles instances. Faire partie d’une de ces dernières est l’occasion pour un salarié de s’investir dans la vie de son entreprise, d’aider ses collègues à différents niveaux. C’est aussi une position appréciée du fait de la protection contre le licenciement liée au statut de représentant du personnel.