La rupture conventionnelle est un mode de rupture du contrat de travail récent qui connaît un grand succès. Quelles sont les raisons de ce succès ? Pouvez-vous conclure une rupture conventionnelle ? Nous allons répondre aux 10 questions essentielles sur la rupture conventionnelle.
La rupture conventionnelle est un mode de rupture à l’amiable du contrat de travail qui existe depuis le 25 juin 2008. C’est une alternative au licenciement et à la démission. Le premier nécessite une véritable cause et se fait à l’initiative de l’employeur. La seconde, à l’initiative du salarié, ne permet pas d’avoir la moindre indemnité à partir de la rupture. Il faut obligatoirement l’accord des deux parties au contrat pour conclure une rupture conventionnelle. C’est un peu comme un divorce pour consentement mutuel : les deux parties ont envie de se séparer et cela leur évite de trouver une quelconque faute ou de perdre de l’argent.
La rupture conventionnelle s’adresse aux parties d'un contrat de travail à durée indéterminée, c’est-à-dire l’employeur d’un côté et le salarié de l’autre. Elle est dédiée aux salariés (ou employeurs) qui souhaitent rompre leur contrat de travail mais ne souhaitent pas démissionner. En effet, la démission entraine l’absence de rémunération : ni salaire ni indemnités. Au contraire, une rupture conventionnelle permet d’obtenir des indemnités.
Il faut assister à au moins un entretien, jusqu'à ce que les parties – c’est-à-dire l’employeur et le salarié – se mettent d’accord sur la rupture, les indemnités et la date de départ. Il est possible pour le salarié comme pour l’employeur d’être assisté par un membre de l’entreprise, aucun des deux ne pouvant le refuser à l’autre.
La signature du contrat de rupture conventionnelle n’a lieu qu’après accord sur tous les aspects de la rupture. Ce contrat doit contenir :
Chaque partie a 15 jours calendaires pour se rétracter après signature du contrat de rupture conventionnelle. La rétractation doit se faire par lettre recommandée avec accusé de réception pendant cette période, l’autre partie est obligée de l’accepter sans justification nécessaire de la partie qui se rétracte.
Jour calendaire : un jour calendaire correspond à n’importe quel jour de la semaine, même le dimanche.
Jours ouvrables : Les jours ouvrables sont tous les jours de la semaine à l'exclusion du jour de repos hedbomadaire, qui est souvent le dimanche.
Il faut envoyer ensuite le formulaire CERFA de rupture conventionnelle à la DIRECCTE (Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi) pour qu’elle l’homologue. La DIRECCTE a 15 jours ouvrables pour statuer, le silence valant accord.
Homologuer : homologuer un acte c’est lui donner une force exécutoire, c’est-à-dire qu’il est considéré comme conforme à une norme et l’administration compétente lui donne cette valeur juridique, le valide.
4. Pourquoi ?
Quand un salarié ne souhaite plus poursuivre son activité dans l’entreprise, et notamment monter la sienne, la rupture conventionnelle est une solution. D’autre part, un salarié peu motivé sera moins performant, ce qui permet à l’employeur de se séparer d’un bon élément de son entreprise, sans pour autant avoir à le licencier car il n’a pas de motif.
Le salarié a de nombreux avantages :
L’employeur a aussi des avantages à consentir une rupture conventionnelle :
Il existe quelques inconvénients à signer une rupture conventionnelle.
Il est possible de contester une rupture conventionnelle même si c’est rare. Les parties ont 12 mois après l’homologation pour saisir le Conseil de prud’hommes en vue de contester la rupture.
La rupture conventionnelle
Pour les salariés en congé maternité et en arrêt pour maladie professionnelle ou accident du travail, il y a une impossibilité de principe de conclure une rupture conventionnelle. Cependant, ce conseil de l'administration n'est pas suivi par la Cour de cassation qui reconnait la possibilité de conclure une rupture conventionnelle avec :
Il y a donc très peu de restrictions à la rupture conventionnelle.
Depuis qu’elle existe, la rupture conventionnelle ne cesse d’avoir du succès. En