Une rupture conventionnelle est un moyen de partir positivement d'une entreprise avec laquelle on ne souhaite plus continuer. C'est aussi un moyen de se lancer dans une nouvelle vie active. Nous avons pu interroger Marie, qui a décidé de négocier une rupture conventionnelle avant de se lancer en free lance. Elle nous livre ici ses remarques et conseils sur la rupture conventionnelle. Elle nous explique aussi pourquoi la rupture conventionnelle se vit mieux qu'un licenciement.
J’ai signé une rupture conventionnelle pour pouvoir partir de l’entreprise dans laquelle je travaillais depuis 14 ans, qui prenait des orientations avec lesquelles je n’était plus du tout en accord. Après un bilan de compétence, je souhaitais travailler en free-lance sur des projets innovants.
L’avantage principal d'une rupture conventionnelle sur une démission est que l’on peut bénéficier des allocations chômage, mais aussi en ce qui me concernait des aides de Pôle Emploi à la création d’entreprise. Ainsi j’ai pu me lancer dans mon projet professionnel avec plus de sécurité.
Cette rupture conventionnelle était de mon initiative. De mon côté j’avais un projet professionnel construit ; en face, mon entreprise restructurait tous les services et les licenciements pour faute pleuvaient. C’était donc le moment pour moi de partir avec les avantages cités plus haut, et pour l’entreprise de pouvoir se séparer de quelqu’un sereinement.
Afin de négocier ma rupture conventionnelle, j’ai exposé les arguments suivants : "je vois que vous souhaitez tout restructurer. Je ne sais pas ce que vous comptez faire avec mon service :
Ensuite l’entreprise est revenue vers moi pour me dire qu’elle était d’accord ; Par ailleurs, comme on s’était toujours bien entendus d’une part, et qu’elle avait besoin au niveau politique et « com » d’une séparation sereine dans son contexte de crise et de « plan social » déguisé d’autre part, elle accepté de me donner, ce que j’avais demandé – en plus des indemnités légales- soit 10 000 euros pour que je puisse finir mon master. (le financement du master par le CIF s’arrêtait avec le contrat de travail).
En contrepartie, je ne quittais l’entreprise que 3 mois après pour organiser ma suite, et partir lors de départ en vacances de Noël, pour atténuer l’effet psychologique sur les collègues.
Il y a, selon moi, des erreurs à ne pas faire lorsque vous cherchez à obtenir une rupture conventionnelle :
Si je devais vous donner 3 conseils pour réussir votre rupture conventionnelle, je dirais:
Je suis au final très contente d'avoir signé une rupture conventionnelle; elle m’a permis de retrouver du sens à mon travail ; elle m’a permis de partir d’une entreprise en bons termes, et cela a été très important par la suite pour moi quand j’ai dû raconter mon parcours professionnel et bénéficier de recommandations ! Elle m’a évitée d’être « remerciée » ce qui serait peut-être arrivée plus tard à cause de mon indépendance d’esprit et de parole.
SAUF que j’ai vu tant tant d’anciens collègues qui ont été remerciés comme cela et que cela a détruit psychologiquement ! Ils sont tous partis avec des indemnités plus importantes que moi ( rupture à l’initiative de l’employeur) environ deux ans de salaire, mais ils sont partis avec l’idée qu’ils étaient VIRÉS, et ils sont tous mis deux ans à s’en remettre…pour ceux qui s’en sont remis.