Daniel Porot est un expert de la gestion de carrière et de la recherche d’emploi en Europe. Il est aujourd'hui PDG d’une entreprise basée en Suisse (Porot et Partenaire), qui organise et anime des ateliers, séminaires et conférences dans plus de 30 pays différents. Il enseigne également dans de prestigieuses universités en Europe et aux États-Unis (HEC, Stanford, Colombia), et a écrit une vingtaine d’ouvrages consacrés aux ressources humaines. L'un de ses livres est dédié spécifiquement à la négociation salariale et est intitulé « 101 Secrets pour bien négocier votre salaire... ou une augmentation ». Il nous livre dans cette interviews des conseils pragmatiques et pertinents pour vous aider à obtenir une augmentation.
La clé, pour préparer sa négociation, est d’être capable d’estimer de façon précise sa contribution personnelle aux résultats de l’entreprise. Cette contribution peut-être mesurée grâce à 3 critères bien précis :
EXEMPLE un commercial a signé, la même année, 2 contrats à 500 000 €. Il a donc rapporté à sa société 1 000 000 €. Si l’on suppose que ses objectifs étaient fixés à 800 000 €, alors on considère que sa contribution aux résultats de l’entreprise a été significative (+ 200 000 € par rapport aux objectifs). Vous pouvez rapporter cette contribution à votre coût total pour votre employeur pour un salaire net donné grâce à cette calculatrice. |
Les conseils pour bien négocier son salaire
Tenir une comptabilité. Je vous recommande vivement de noter, chaque semaine ou chaque mois, les réalisations, projets que vous avez a menés à bien, de les stocker, les rassembler afin de constituer un dossier dans lequel vous montrerez votre contribution dans l’entreprise. Ces réalisations tombent bien souvent dans l’oubli, à vous de faire preuve de rigueur, car c’est dans votre intérêt.
Les erreurs à éviter lors de sa négociation salariale
Aborder la question du salaire trop tôt. Prenons l’exemple d’une négociation de salaire à l’occasion d’une embauche. N’oubliez pas que dans un processus de recrutement, vous êtes un individu parmi d’autres. Ainsi, des prétentions salariales trop hautes risqueraient de vous désavantager (votre concurrent qui a un profil similaire et demande moins sera sélectionné). C’est lorsque vous avez été choisi, c'est-à-dire lorsque vous êtes devenu unique, que vous devez aborder la question du salaire. À cet instant précis vous n’êtes plus comparable, votre marge de manœuvre est donc naturellement plus élevée.
Donner des leçons de morale. Si vous souhaitez anéantir toutes vos chances d’être augmenté, procédez de la sorte. Rien n’exaspère plus un recruteur. J’ai, aujourd'hui encore fait l’expérience de ce type de comportement : un jeune homme que je recevais en entretien m’a présenté la grille de salaire de son école, affirmant qu’il « valait » tant. C’est, selon moi, la pire façon d’aborder les choses.
Négocier son salaire en temps de crise
Il est tout à fait envisageable de négocier son salaire en temps de crise. En effet, si votre contribution à l’entreprise peut être mesurée, chiffrée, et que cet apport est un minimum conséquent, il est parfaitement légitime de demander une augmentation. Ne vous fixez pas de barrières. Ceci dit, il est certain que l’obtention de cette augmentation sera plus difficile que lors d’une période faste, où l’entreprise prospère et se porte bien financièrement.
Rebondir face à un refus
Négocier des avantages en nature. Cette troisième option, assez simple à exécuter, est possible pour accroître son pouvoir d’achat. Ces avantages doivent avoir 3 caractéristiques :
Conclusion
Véritable expert dans le domaine des RH, les conseils de Daniel Porot vous seront très utiles pour aborder votre négociation de salaire. Vous devez êtres capable de valoriser votre contribution à l'entreprise. Comme tout négociation, vous devez préparer cet entretien, noter et mesurer vos apports afin de justifier vos arguments. Dans tous les cas, ayez à l’esprit que c’est en usant de bon sens, de rigueur, d’honnêteté et d’humilité que vous aurez des chances de convaincre votre employeur. Même si cela ne dépend pas que de vous !