En France, les systèmes de rémunération reposent sur des grilles de salaires dans lesquelles les postes sont répertoriés et associés à une fourchette de salaire avec un plancher et un plafond. Ces grilles, issues des accords collectifs de branche signés après la guerre, prennent surtout en compte l’ancienneté comme facteur d’évolution du salaire. Mais la rigidité de tels systèmes ne permet d’obtenir en retour, ni satisfaction des salariés, ni reconnaissance de leurs efforts.
Car du point de vue du salarié, les augmentations de salaire sont automatiques et s’appliquent à tout le personnel de manière uniforme, sans lien avec les résultats obtenus. C’est la raison pour laquelle
La construction d'un système de rémunération repose sur 4 piliers majeurs :
1. Élaboration d’une cartographie de ses métiers par filières d’emplois avec une description précise de chaque poste afin de les classer par niveaux
2. Association d’une fourchette de salaire à chaque niveau, avec un plancher et un plafond qui est calculé à partir d’une étude des salaires de la profession.
3. Définition du salaire de chaque collaborateur à partir d’une étude des salaires moyens accordés dans son secteur d’activité, selon son niveau de poste et ses résultats personnels. Le salaire dépend donc de trois critères :
4. Définition d’une politique de progression des salaires par des augmentations générales pour maintenir le pouvoir d’achat et des augmentations individuelles dont la hauteur est fonction des résultats obtenus.
Au final, les écarts de salaire peuvent atteindre 20% entre les salariés dont les résultats sont notés comme « excellents » et ceux dont les résultats sont évalués comme « moyens». Compte tenu de la prise en compte de l’expérience dans la rémunération du poste, les écarts de salaire s’accentuent avec le temps qui passe pour un même niveau de poste.
Qu’il soit classique ou individualisé, l’efficacité du système de rémunération repose sur l’équilibre entre quatre points clés :
La mise en œuvre des systèmes de rémunération nécessite le respect d’une démarche méthodologique basée sur l’analyse des rémunérations internes et leur comparaison avec le marché, la valorisation nette des éléments de la rémunération globale brute, et l’adaptation d’une rémunération variable pour certaines populations de production ou de commerciaux.
CAS D'ENTREPRISE : Le «cash for wheel » à la FNAC Ce système, destiné aux cadres qui le souhaitent, permet de remplacer une part de rémunération en espèces en avantage voiture. Il rend le collaborateur acteur de sa rémunération car il s’agit d’un choix qui lui est offert et il satisfait son besoin de reconnaissance. |
Les difficultés d'adaptation d'un système de rémunération en temps de crise
Conclusion
Réussir la mise en place d’un système de rémunération nécessite une harmonisation des nouvelles règles avec celles qui existaient déjà et de vérifier comment celles-ci peuvent s’intégrer au mieux à la stratégie de l’entreprise en respectant équité et transparence. Comme dans tout projet, la communication revêt une grande importance, il faut donc s’assurer que les acteurs ont intégré les enjeux et les modalités pratiques du projet, afin que le nouveau système de rémunération soit partagé par tous. S’assurer par exemple que les commerciaux maîtrisent le détail des résultats attendus et le lien qu’il y a entre leur atteinte et la rémunération variable associée. Il importe enfin de maîtriser le coût direct de ces éléments et leurs conséquences sur la masse salariale des années à venir.