La période d'essai permet à votre employeur de s'assurer que votre embauche convient au poste pour lequel vous avez été recruté. Comment réussir cette période ? L'utilité de cette période ? Pierre Chevalier, cofondateur de Statim RH nous délivre son expertise sur le régime juridique de cette période et surtout, ses conseils pour réaliser une période d'essai dans de bonnes conditions !
Je suis Pierre Chevalier, cofondateur de STATIM RH, 1ere agence de conseil en ressources humaines dédiée aux TPE/PME. Avec plus de 15 collaborateurs répartis sur 4 pôles d’expertise (audit/conseil, DRH à temps partagé, recrutement et formation) l’entreprise accompagne des entreprises de tous secteurs d’activité pour leur aider à structurer et consolider leur fonction RH en un minimum de temps.
Vous avez passé les entretiens, vous avez été retenu pour le poste, le plus dur commence maintenant : réussir votre période d’essai. C’est une période de test servant à confirmer le choix du recruteur et vos aptitudes à remplir vos fonctions. Mais la période d’essai est également pour vous l’occasion de savoir si ce poste correspond à vos attentes.
En effet, après la période d’essai, si l’employeur ou le salarié souhaite mettre fin au contrat, il doit respecter un préavis fixé par le Code du Travail ou la Convention Collective, et qui est d’une durée variable en fonction du niveau du poste (employé, agent de maîtrise ou cadre)
Pour l’employeur, elle permet de s’assurer que les aptitudes professionnelles et comportementales correspondent effectivement au poste à pourvoir.
Pour le salarié, elle vous permet de vous assurer que le poste correspond bien à vos attentes et qu’il est conforme à ce qui vous a été présenté pendant le processus de recrutement.
La période d’essai n’est pas obligatoire, mais dans la réalité, elle figure quasiment systématiquement dans les contrats de travail.
Il y a toutefois des exceptions : les stagiaires, les salariés embauches à la suite d’un stage ou bien à un CDD n’ont pas de période d’essai.
La période d’essai, même il elle n’est pas obligatoire, figure dans quasiment tous les contrats de travail. Pour un contrat à durée indéterminée, elle d’une durée maximum de 4 mois pour les cadres, 3 mois pour les agents de maîtrise et 1 mois pour les employés. Elle peut être renouvelée une fois pour une durée équivalente, a l’initiative de l’employeur ou du salarié : cette possibilité doit être prévue dans le contrat de travail. Dans les 2 cas, un accord signé est indispensable. Le renouvellement de période d’essai est systématique dans certaines entreprises, ne soyez pas forcément surpris !
1. Adoptez la bonne attitude
Si vous êtes en période d’essai, c’est parce que l’entreprise vous a choisi parmi tous les candidats. Votre profil a plu, soyez confiant. Ne doutez pas de vous et veillez à avoir la bonne attitude dès le premier jour de votre période d’essai.
• N’en faîtes pas trop
Le recruteur ne vous a pas seulement embauché pour vos compétences mais aussi pour votre personnalité. Restez vous –même ! Ce sera ainsi plus facile pour vous de vous intégrer.
• Soyez communicatif
Personne ne vous connaît puisque vous êtes nouveau. Si votre manager ne l’a pas fait, présentez-vous aux différents membres de l’équipe, y compris dans les autres services ! Soyez souriant et avenant, échangez avec vos collègues et faites-vous votre propre opinion d’eux. Attention cependant, le copinage trop rapide pourrait être mal perçu.
• Prenez le bon rythme
Il est toujours difficile de savoir si l’on doit respecter à la lettre les horaires indiquées ou si l’on doit se montrer flexible sur ses heures. Vous voulez faire bonne impression pendant votre période d’essai. Mais ne vous ne voulez pas non plus prendre de mauvaises habitudes en faisant trop d’heures au début, au risque que cela ne devienne la norme. Établissez vos horaires en fonction de celles de votre équipe ou d’un employé ayant un poste similaire au votre dans un autre service !
2. Intégrez-vous dans l’entreprise
Avant l’entretien d’embauche, vous vous étiez renseigné sur l’entreprise, ses activités, son positionnement et sa culture d’entreprise. Et lors de l’entretien, vous avez pu en voir un peu plus en vous rendant sur place et en rencontrant certains employés. Mais cela ne suffit pas toujours pour savoir comment adhérer à la vie et à la culture d’entreprise.
• Adoptez la culture d’entreprise
Maintenant que vous êtes dans l’entreprise, vous pouvez savoir ce qu’il en est vraiment de ses pratiques concernant le code vestimentaire, les pauses (déjeuner, café ou cigarette), l’usage du tutoiement, etc. Renseignez-vous à l’interne et adoptez ces pratiques rapidement de manière à vous intégrer ! Vous donnerez l’impression d’avoir toujours fait partie de l’équipe.
• Ne restez pas dans votre coin
Il est important de vous présenter à votre arrivée. Mais vous devez aller plus loin. Trouver du temps pour créer le contact vos collègues ! Vous pouvez prendre un café pendant une pause avec un membre de votre équipe, participer à des pots au bureau ou en fin de journée, ou aller déjeuner avec vos collègues.
3. Soyez un atout pour l’entreprise
Vous voulez valider votre période d’essai et montrer à votre employeur qu’il a fait le bon choix en vous recrutant. Vous devez donc trouver le bon équilibre entre vous mettre en avant et prouver vos compétences, sans paraître prétentieux.
• Clarifiez vos missions
Dès votre prise de poste, il vous faudra rapidement savoir ce que l’on attend de vous et quel est votre champ d’action. N’hésitez pas à demander à votre hiérarchie des précisions sur le fonctionnement de votre équipe, les dossiers en cours, les priorités et les échéanciers ! Vous devez être opérationnel aussi vite que possible. Cela démontrera aussi votre implication.
• Montrez votre valeur
Vous avez été choisi pour vos compétences et votre expérience. Montrez ce que vous savez faire en appliquant les bonnes pratiques que vous connaissez déjà ! Si vous pensez que cela est pertinent, vous pouvez aussi faire des suggestions et des recommandations en présentant clairement leurs bénéfices. Mais restez modeste : ces idées ont peut-être déjà été soumises par d’autres. Et n’oubliez pas que personne n’est jamais irremplaçable.
• Sachez formuler vos besoins
Il se peut qu’il y ait des procédures internes ou des logiciels avec lesquels vous n’êtes pas familier. Demandez une formation si cela est nécessaire ! Si vous faîtes semblant de maîtriser ce que vous ne connaissez pas, votre manager s’en rendra compte et vous en serez pénalisé. Il appréciera cependant votre honnêteté ainsi que votre volonté à vous améliorer et à être le plus efficace possible.
4. Anticipez la suite
La période d’essai est un test aussi bien pour votre employeur que pour vous. Il se peut que vous ne correspondiez finalement pas à ce que l’entreprise recherchait. Mais il se peut également que le poste ne soit pas conforme à ce qui vous avez été présenté ou à ce que vous souhaitiez. Alors ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier.
• Gardez vos options ouvertes
Au moment de votre prise de poste, vous aurez peut-être d’autres démarches de recrutement encore en cours. Si cela est possible, essayez de les poursuivre en même temps. Et n’arrêtez pas vos recherches lorsque vous commencez votre période d’essai ! Il se pourrait en effet que cet essai ne soit pas concluant.
• Partez si vous n’êtes pas satisfait
Il est possible aussi que vous n’adhériez pas à l’esprit d’entreprise, que le cadre de travail ne soit pas en accord avec vos valeurs ou que le poste ne corresponde pas à vos attentes. De nombreux facteurs peuvent vous faire reconsidérer votre nouvel emploi. N’hésitez pas à mettre un terme à votre période d’essai si vous êtes convaincu que cela ne fonctionnera pas ! Mais prenez bien le temps d’y réfléchir avant.
Maintenant que vous avez les clés pour aborder sereinement votre période d’essai, c’est à vous de jouer !
Le salarié et l'employeur peuvent mettre fin à la période d’essai et ce, à n'importe quel moment, sans qu'aucune motivation ne soit nécessaire ni qu'aucune indemnité ne soit versée.
Le Code du travail impose toutefois un préavis :
DUREE DU PREAVIS | ||
Temps de présence | Rupture initiative employeur | Rupture initiative salarié |
Jusqu'à 7 jours | 24 heures | 24 heures |
Entre 8 jours et 1 mois | 48 heures | 48 heures |
Entre 1 et 3 mois | 2 semaines | 48 heures |
Plus de 3 mois | 1 mois | 48 heures |
La rupture de la période d’essai à l’initiative de l’employeur n’est pas un licenciement
A la fin de la période d’essai, sans volonté de rupture de celle-ci du côté de l’employeur ou du salarié, la relation de travail se poursuit automatiquement.
C’est pour ses compétences qu’un collaborateur est embauché, mais c’est souvent à cause de son comportement qu’il ne valide pas sa période d’essai.
Ayez la bonne posture !