La rupture conventionnelle permet à l'employeur et au salarié souhaitant partir de négocier librement le montant de l'indemnité. La loi prévoit toutefois un seuil minimal afin de protéger le salarié. A combien s'élève ce seuil ? Puis-je avoir droit à des indemnités supplémentaires ? Comment les négocier ?
Depuis le 27 septembre 2017, les indemnités légales dues par l'employeur lors d'un licenciement à l'amiable ont changés.
Le salarié qui quitte son emploi, dans le cadre d'une rupture conventionnelle, bénéficiera d'indemnités légale qui font office de minima. Un montant plus favorable doit être versé au salarié par l'employeur si un accord de branche ou d'entreprise mentionne une indemnité conventionnelle supérieure.
La spécificité de la réforme découle du fait, une indemnité de rupture pourra être accordée au salarié, quelle que soit son ancienneté et ce, même s'il est présent depuis moins d'un an dans l'entreprise.
Auparavant, l'ouverture du droit à indemnité de licenciement se fait à 8 mois d'ancienneté (contre 12 mois avant l'ordonnance du 23 septembre 2017).
Dans tous les cas, l'indemnité de rupture conventionnelle ne devra jamais être inférieure à l'indemnité légale (ou conventionnelle) versée en cas de licenciement.
Le calcul de l’indemnité de rupture conventionnelle procédera ainsi.
Premièrement, l'indemnité ne peut pas être inférieure aux montants suivants pour toute rupture conventionnelle signé après le 24 Septembre 2017 :
Deuxièmement, l'indemnité ne peut pas être inférieure aux montants suivants pour toute rupture conventionnelle signé avant le 24 Septembre 2017 :
Le salaire de référence est un salaire moyen sur lequel se fonde votre employeur pour déterminer votre indemnité. L'ancienneté du salarié sera définie à la rupture du contrat, autrement dit, à la fin du préavis, que celui-ci soit effectué ou pas.
Il y a deux manières de calculer le salaire mensuel de référence. C'est le calcul qui vous est le plus favorable qui sera retenu. Le régime de calcul du salaire de réference ne change pas, qu'importe que la rupture conventionnelle ait été signé avant ou après le 24 Septembre 2017 :
Pour les ruptures signées depuis le 27 septembre 2017, le décret apporte une notification supplémentaire pour les salariés dont l'ancienneté est inférieure à 12 mois.
Dans le calcul du salaire de référence, ils peuvent prendre la moyenne mensuelle de la rémunération de l'ensemble des mois précédant la rupture du contrat et la diviser par 12 si cette formule est plus avantageuse.
"Ai-je le droit d'exiger une indemnité plus importante que l'indemnité minimale ?"
Bien sûr. Non seulement la loi prévoit des indemnités supplémentaires légales, mais vous pouvez aussi entamer une négociation avec votre employeur pour peu que vous soyez en bons termes avec lui.
Il existe différentes manières de négocier à la hausse votre indemnité.
Il vous est par exemple possible de négocier facilement un montant plus important que le minimum légal, surtout si la rupture conventionnelle est à l'initiative de votre employeur.
Il est aussi possible de négocier une indemnité plus importante de la part de votre employeur, en vous adaptant à ses contraintes (en proposant des délais de versement par exemple). Si vous travaillez dans une PME, une telle proposition sera bien vue par votre employeur.
Lorsque votre contrat de travail prend fin, votre employeur est tenu de vous remettre trois documents :
La rupture conventionnelle est immédiatement effective, à partir du moment où le délai de rétractation (15 jours) et le délai d'homologation (15 jours) sont écoulés. En d'autres termes, un mois après la signature par les deux parties. Une fois cette période passée (et sous condition que la rupture n'ait pas été invalidée par la DIRECCTE), alors votre employeur est tenu de payer l'intégralité de l'indemnité, sauf si la convention de rupture stipule le contraire (en cas de délais de versements accordés par exemple).
Dans ce cas, vous pouvez vous tourner vers les prud'hommes pour exiger le paiement des intérêts par votre employeur.
De plus, il vous est aussi possible de contester les sommes mentionnées sur le reçu pour solde de tout compte dans un délai de 6 mois suivant sa signature. Pour cela, il vous faut addresser à votre employeur un courrier en lettre recommandée.
"J'aimerais me séparer de mon employeur via une rupture conventionnelle, afin d'avoir droit aux ASSEDICS. Puis-je refuser l'indemnité afin d'inciter mon employeur à accepter la rupture de mon contrat de travail ?"
Non. La loi est claire : vous devez toucher l'indemnité légale en cas de rupture conventionnelle. Autrement, la rupture serait refusée par la DIRECCTE, car considérée comme nulle.
De plus, il est fort probable que votre employeur s'oppose à une telle pratique, car il prendrait le risque que vous requalifiiez la rupture en licenciement abusif et le contragniez à payer des indemnités.
Exonération fiscale et sociale
Gardez à l'esprit que votre indemnité peut être exonérée d'impôt, charges sociales et de CSG/CRDS, à certaines conditions et dans une certaine limite. Il faut déjà que vous ne bénéficiez pas d'une pension de retraite.
L'indemnité totale n'est pas imposable uniquement jusqu'à un certain seuil. Le seuil retenu est alors celui qui s'avère être le plus avantageux pour le salarié parmi les trois montants suivants :
Dans tous les cas, ce plafond ne pourra pas dépasser 6 fois le montant du plafond annuel de la Sécurité Sociale (PASS), soit 222 192€ en 2013.
_Exemple
Monsieur Jacquart a perçu 36 000€ bruts au cours de l'année N. Il perçoit à l'année N+1 une indemnité de licenciement de 40 000€ alors que l'indemnité légale est égale à 30 000€. Les montants (a), (b) et (c) atteignent respectivement 30 000€, 72 000€ et 20 000 €. Le plus haut plafond est le (b) : 72 000 €. C'est celui qui est retenu dans le calcul du montant d'exonération de l'indemnité.
Comme le plafond (b) est inférieur à 6 fois le PASS, alors l'indemnité est exonérée d'impôts dans sa totalité._
Une fois déterminée la part exonérée d'impôt, il s'agit de déterminer la part de l'indemnité qui sera exonérée de cotisations sociales. L'indemnité de rupture conventionnelle est entièrement exonérée de cotisations sociales dans la limite de 2 fois le PASS (74 064€ en 2013). Par contre, si cette indemnité dépasse 10 fois le PASS (370 320€ en 2013), alors est soumies aux cotisations sociales dans sa totalité.
L'exonération est plafonnée au plus petit des deux montant suivants :
Il est primordial de bien calculer votre indemnité de rupture conventionnelle pour éviter tout problème avec la DIRECCTE ou par la suite dans la procédure. Les informations données ci-dessus ne sont données qu'à titre informatif, et nous ne pourrions être tenu responsable en cas d'erreur dans le calcul de vos exonérations. C'est pourquoi nous vous recommandons de faire vérifier votre calcul par un expert.
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Suite à une rupture conventionnelle, vous percevrez une indemnité au minimum égale à l'indemnité légale minimale de licenciement. Cette indemnité peut ensuite être majorée en fonction de votre ancienneté dans l'entreprise, de votre capacité à négocier, si vous avez signé une convention collective, si vous êtes en bons termes avec votre employeur, etc.