Rien n’est plus difficile que d’évaluer soi-même son propre travail, ses propres résultats, ses propres comportements et actions, ses capacités, et ce, de la façon la plus objective et factuelle possible. Et pourtant, oui, j’estime cette étape incontournable et cruciale car cette auto évaluation est en grande partie déterminante dans l’évolution de sa carrière professionnelle. Savoir qui l’on est, être conscient des résultats que l’on obtient, de ses capacités, de la manière dont on se comporte, dont on réagit dans les multiples situations rencontrées, est une nécessité pour garder la maîtrise de sa vie professionnelle et l’orienter.
Le but de l’auto évaluation, quel qu’en soit le cadre, est de se jauger à la juste mesure, dans ses forces et ses points de vigilance, ses manques aussi. C’est également cela qui permet de savoir et décider dans quoi l’on veut encore progresser, quels savoirs on désire acquérir ou parfaire, quels comportements on veut améliorer ou changer. Avoir la capacité de s’auto évaluer correctement est une richesse pour soi, mais aussi pour l’employeur.
Ensuite, dans le cadre spécifique de l’évaluation annuelle, être capable de s’auto évaluer à sa juste valeur, avec sens critique, favorise largement le dialogue franc et ouvert propre à l'entretien d'évaluation. De même, il est infiniment plus facile de déterminer en connaissance de cause quels objectifs on est prêt à accepter, quels défis on veut relever et quelles sont les formations dont on a besoin.
Pour favoriser l’objectivité lors d’une auto évaluation, le plus efficace est à mon sens de se baser sur des faits observés, des résultats tangibles, des comportements et réactions que l’on a eus. L’idéal étant de prendre les objectifs fixés comme points de référence lorsqu’il s’agit d’une première auto évaluation. Quand il s’agit d’une auto évaluation en lien avec des résultats précédents et de nouveaux objectifs, les points de repère, les critères et paramètres d’évaluation se retrouvent généralement sur la grille d’évaluation précédente, signée pour accord.
Lorsque la situation est informelle ou que règne le flou, s’il n’y a pas d’objectifs fixés, le mieux est de se fixer soi-même des référents.
Dans tous les cas, la rencontre de cette objectivité requiert soit une mémoire plus que fiable, non sélective de surcroît, soit de consigner par écrit ce qui est à retenir pour le retrouver au moment opportun.
Une auto évaluation fiable et objective pourra vous faire marquer des points auprès de votre employeur. Et vous aidera à gagner en crédibilité auprès de ce dernier. A l'inverse, un excès de subjectivité dans cette analyse risque de vous jouer des tours, et de biaiser le dialogue, qui vise à vous faire progresser.
Je pense que dans le cas d’une auto évaluation pertinente et fondée, le message clair donné par le salarié exprime qu’il sait ce qu’il fait et ce qu’il estime pouvoir atteindre. Il montre à son supérieur qu'il est doté d'un esprit critique, qu'il connaît ses forces et qu'il sait se remettre en question. Par-là, il dit également qu’il souhaite une évaluation équitable et juste qui tienne compte de ses capacités et probablement aussi de ses désirs d’évolution.
Au contraire, une auto évaluation moins ou non connectée à la réalité factuelle témoigne d’un salarié qui interprète plus qu’il n’évalue objectivement. Ce qui signifie, la plupart du temps, qu’il y a des interférences émotionnelles ou affectives en jeu, qui interviennent dans sa réflexion et perturbent son discernement. Le tout étant de savoir à quel point il en est conscient ou non, ce qui n’est évidemment pas des plus facile.
Dans le cas d’une
Conclusion
La manière dont est vécue et ressentie l’évaluation annuelle par les salariés varie en fonction du système mis en place dans l’entreprise et de la sensibilité individuelle. Du côté du salarié, prendre le temps de réfléchir à son évaluation (d’où l’impact de l’auto évaluation), celui de la préparer suffisamment pour se sentir prêt le jour venu est une nécessité. Alors qu’elle est souvent mise sur la table en dernière minute, en n'ayant pas forcément tous les éléments à portée de main. Le bénéfice de cette démarche est aussi de limiter l’anxiété à laquelle peu de personnes échappent, même lorsque le processus est mené avec la plus grande bienveillance. Bien sûr, le salarié ne sait jamais à l’avance quelle en sera l’issue, mais c’est de toute façon en s’y préparant au mieux qu’il met le plus d’atouts de son côté.