Votre employeur vous a licencié pour faute mais vous estimez n’en avoir commis aucune ? Le contrat de travail à durée indéterminée peut être rompu à l’initiative de l’employeur, dans certains cas prévus par la loi. Ainsi, l’employeur peut rompre le contrat de travail pour un motif inhérent à la personne du salarié, c’est un licenciement pour faute, dit licenciement pour motif personnel. Voici trois raisons pour requalifier un licenciement pour faute en licenciement abusif.
Cette rupture du contrat de travail à l’initiative de l’employeur doit être justifiée obligatoirement par un fait fautif du salarié, c’est-à-dire d’une véritable violation des règles définies par le contrat de travail.
Exemples :
Attention : un licenciement pour motif personnel doit obligatoirement être la conséquence d'une faute inhérente au salarié.
Le Conseil des Prud’hommes, une fois saisi par le salarié, devra apprécier trois conditions sine qua non au licenciement pour motif personnel, avant de décider si ce dernier nécessite une requalification en licenciement abusif:
Premièrement, le licenciement pour motif personnel étant défini par le Code du Travail, l’employeur doit suivre la procédure énoncée par les articles L.1232-2 et suivants du Code.
Deuxièmement, l’article L.1232-1 du Code du travail dispose que tout licenciement pour motif personnel doit être justifié par une cause réelle et sérieuse. Ainsi, la cause réelle invoquée par l’employeur doit être:
La cause réelle et sérieuse doit correspondre exactement aux motivations invoquées par l’employeur dans la lettre de licenciement.
Exemple de cause réelle et sérieuse :
Une fois saisi, le Conseil des Prud’hommes devra dans un premier temps apprécier la cause réelle du licenciement qui présentera un caractère objectif excluant les préjugés et les convenances personnelles. La cause du licenciement ne peut donc pas être une conséquence de la relation entre le salarié et l’employeur.
Troisièmement, il existe trois types de fautes dont les degrés de gravité varient :
Ainsi, si le Conseil des Prud’hommes juge que la cause du licenciement est réelle et sérieuse, et que la procédure a été respectée, mais que le degré de faute invoqué par l’employeur ne correspond pas à la faute réelle commise par le salarié, le licenciement n’aura plus les conséquences de la première faute invoquée, et le conseil requalifiera le licenciement en licenciement pour une faute d’un degré de gravité moins élevé.
Le mot de la fin
Le Code du Travail énonce des conditions qui doivent remplies pour que le licenciement puisse être qualifié de licenciement pour faute. Dans le cas où les conditions ne seraient pas remplies, le salarié peut saisir le Conseil des Prud’hommes pour demander une requalification du licenciement, qui selon les circonstances pourra être requalifier en licenciement abusif.
Suite à l’appréciation de ces trois critères, le Conseil des Prud’hommes peut selon les cas requalifier un licenciement pour faute en un licenciement abusif. Ce dernier entraine plusieurs conséquences. Premièrement, en l’absence de cause réelle et sérieuse, la réintégration du salarié dans l’entreprise peut être proposée sous réserve d’acceptation par les parties. Dans le cas où l’intégration n’a pas lieu, le juge détermine une indemnité de licenciement qui doit être reversée au salarié.