Alors qu’on nous parle d’égalité, plusieurs études montrent que les femmes ont encore des salaires inférieurs à ceux des hommes de même qualification, qu’elles sont plus nombreuses à mettre leur carrière entre parenthèses pour leur famille, à prendre un temps partiel. Bref, à gagner moins et être moins reconnues. Mais l’inégalité est aussi dans le stress : les femmes seraient plus exposées au stress, au harcèlement et au burn out que les hommes.
Les femmes sont les principales victimes de harcèlement au travail, souvent du harcèlement moral à caractère sexuel. Non seulement elles doivent faire face à ces situations éprouvantes mais en plus cela rend difficile pour elle de se faire une place et d’avoir des perspectives de carrière. D’après les dernières études, environ une femme sur cinq aurait été victime de harcèlement sexuel sur son lieu de travail.
Le grand problème des cadres est que le système repose souvent sur le présentéisme, ce qui pose problème aux femmes à temps partiel. Leurs perspectives de carrière sont donc freinées. A combien de réunion d’équipe à 18h00 ne peuvent-elles être présentes car elles vont chercher leurs enfants à l’école ? Bien que l’égalité et la parité soient inscrites partout, plusieurs études ont montré qu’on laisse encore aujourd’hui moins de place aux femmes pour prendre des décisions professionnelles importantes. Les hommes remettent encore bien souvent en question leurs capacités professionnelles et leurs compétences de leadership. Les femmes ressentent alors un manque de reconnaissance de leur travail qui touche leur confiance en elle et leur estime de soi.
Encore de nombreuses femmes font tourner leur maison. A leurs responsabilités professionnelles s’ajoutent alors des responsabilités personnelles avec lesquelles elles doivent jongler pour concilier ces deux parts de leur vie. Continuer un dossier important et répondre au e-mail professionnel tard le soir après avoir vérifié les devoirs, faire diner et coucher les enfants est le quotidien de plus de femmes qu’on le pense. La double journée, surtout la double longue journée, est très fatigante pour une femme qui ne peut même pas trouver de repos dans sa vie personnelle. C’est l’accumulation de très nombreuses responsabilités dans tous les domaines de leur vie et la difficulté à qui va provoquer un sentiment de stress jusqu’au burn out.
Les femmes occupent beaucoup de postes dans le domaine de l’enseignement et du médico-social. Or ce sont des emplois qui exigent un investissement personnel très fort et les premiers dans lesquels on a remarqué des situations d’épuisement professionnel. Ce sont des professions où le manque de personnel rend la charge de travail très lourde, notamment dans le médico-social, avec un lien très fort avec les usagers (élèves, patients, …etc.) qui ont des situations très douloureuses. Ce stress dans ces emplois réduit la performance des salariées qui ont l’impression de n’avoir plus aucune efficacité et entre dans la spirale infernale du burn out.
Aujourd’hui aussi, de récentes études ont montré que plus de la moitié des créateurs d’entreprises sont des femmes. Les chefs d’entreprises font partie des principales professions touchées par le burn out.
L’étude de Technologia, cabinet d’expertise ayant réalisé l’enquête sur le burn out, a révélé que les femmes sont les premières à être touchées par le burn out, ainsi que les familles monoparentales qui sont, de nouveau, principalement des femmes. Un ensemble de facteurs qui peuvent conduire à atteindre plus certaines femmes que les hommes au stress : la double journée et les multiples responsabilités des femmes dans tous les niveaux de leur vie, l’existence encore d’un sexisme qui plombe la carrière et les situations de harcèlement, font du stress professionnel une réalité pour les femmes.